Derrière son look ultra soigné et son ambiance celtique envoûtante, Tír na nÓg cache un vrai jeu de réflexion ! Entre optimisation, dilemmes et mécanique bien rodée, on ne s’attend pas à se triturer autant le cerveau… et c’est ce qui rend l’expérience si chouette !
Comment jouer à Tír na nÓg ?
Dans Tír na nÓg, chaque manche se déroule en deux temps simples mais tactiques. D’abord, chaque joueur place à tour de rôle trois bardes entre deux cartes libres du plateau central. Une fois tous les bardes posés, on passe à la phase de draft, en ordre inverse : chacun récupère une carte adjacente à l’un de ses bardes, puis en joue immédiatement une dans son tableau personnel : soit celle qu’il vient de prendre, soit une autre de sa main.
Si un barde ne touche plus aucune carte (parce qu’elles ont été prises avant son tour), il est considéré comme perdu pour la manche, mais le joueur pourra choisir une carte parmi les restes en fin de phase.
Les cartes sont posées de gauche à droite dans une grille personnelle de trois lignes, correspondant aux trois Geis. Chaque ligne peut contenir jusqu’à cinq cartes. Certaines cartes possèdent des effets immédiats ou modifient les règles de placement, ce qui ajoute une couche de stratégie à chaque décision.
La manche se termine une fois que chacun a drafté et posé trois cartes. Les cartes restantes au centre sont défaussées, chaque joueur se défausse également d’une carte de sa main (ce qui marque la fin du tour), et une nouvelle manche débute. La partie dure cinq manches au total. À la fin, les joueurs comptent leurs points selon les objectifs des Geis et la taille des groupes de cartes adjacentes de même couleur. Celui ou celle qui cumule le plus de points remporte la partie.
Mon avis sur Tír na nÓg :
Quand j’ai mis la main sur Tír na nÓg, je m’attendais à tout… sauf à ce que j’ai découvert. Avec sa boîte, ses illustrations, son univers celte enchanteur, tout laissait penser à un jeu narratif, très ambiance, où l’histoire prend le pas sur les mécaniques. Et franchement, c’est pas trop mon truc. Moi, ce que j’aime, c’est quand un jeu me fait cogiter, pas juste rêvasser.
Mais dès les premiers tours, j’ai compris que je m’étais complètement plantée. Et tant mieux. Parce qu’en réalité, Tír na nÓg, c’est un vrai jeu de réflexion, bien plus cérébral qu’il n’en a l’air. Un mélange très malin de draft et de construction de tableau, avec un vrai moteur de gameplay : les Geis. Ce sont elles qui dictent ta manière de jouer, entre contraintes de pose et conditions de scoring. Et c’est clairement ce système qui m’a conquise.
Les Geis changent tout. Il t’arrive de prendre une carte qui ne t’arrange pas du tout, juste pour ne pas plomber ton score final. Tu dois penser à long terme, anticiper, garder de la souplesse… parce qu’une seule carte mal placée peut tout faire capoter. Chaque choix est important, parfois pour un effet immédiat, parfois on vise un long terme. Et c’est exactement ce qui rend le jeu aussi prenant.
Le jeu tourne autour de deux phases ultra simples à comprendre, ce qui le rend super accessible. Tu peux le sortir avec des joueurs pas trop experts sans que ça pose problème, et pourtant, la tension est bien là. Surtout pendant la phase de draft, où il faut garder un œil sur ce que font les autres. Il ne t’assomme pas avec une tonne de règles ou d’exceptions : tout est clair, fluide, et dès la première partie, tu comprends la logique.
Ce que j’ai préféré, c’est cette sensation de puzzle vivant. Une carte peut en renforcer une autre, déclencher un combo auquel tu n’avais pas pensé… ou au contraire, tout faire planter. Tu construis ton tableau petit à petit, en essayant de créer les meilleures synergies. Il y a une vraie montée en puissance, discrète mais gratifiante, qui donne clairement envie de rejouer.
Bon, tout n’est pas parfait non plus. Mon seul vrai reproche, c’est qu’il y a peut-être un peu trop de cartes sans effet. J’aurais aimé plus de variété, plus de pouvoirs, pour pousser encore plus le côté combo et renforcer la rejouabilité. Ça ne gâche pas le plaisir, mais certains tours peuvent sembler un peu plats.
Visuellement, en revanche, rien à redire. L’univers celte est superbe, les illustrations sont magnifiques, et même si le thème n’est pas ultra présent dans les mécaniques, il installe une vraie ambiance. C’est cohérent, immersif, proprement réalisé. On a vraiment l’impression de plonger dans un autre monde.
Bref, Tír na nÓg m’a agréablement surprise. Je pensais tomber sur un jeu narratif un peu plan-plan, et j’ai découvert un jeu de stratégie à la fois fluide, accessible et exigeant. Il ne réinvente rien, mais il réussit à trouver un très bon équilibre entre simplicité des règles et richesse des choix.
C’est typiquement le genre de jeu que j’aurais pu ignorer, pensant qu’il n’était pas pour moi. Et finalement ? J’ai été conquise. Comme quoi, parfois, il suffit d’une seule partie pour changer d’avis.
Jeu offert par l’éditeur sans contrepartie *