Tu te demandes si Eternal Decks vaut le coup ? J’ai enchaîné les parties, et j’ai plein de choses à te raconter. Entre ses mécaniques tendues, ses scénarios farfelus et son univers visuel hyper soigné, il m’a vraiment surpris. Je t’explique tout.
C’est quoi Eternal Decks ?
Eternal Decks, c’est un jeu de cartes coopératif avec communication limitée, qui mêle gestion de main, placement de cartes et une communication limitée entre joueurs. Le tout servi sur un magnifique tapis en tissu et avec un design ultra marquant : du noir profond, des couleurs flashy, et des éternels mystérieux à réveiller.
Les règles d’Eternal Decks :
Dans Eternal Decks, vous jouez tous ensemble pour réussir un objectif commun… mais cet objectif change selon le palier sur lequel vous jouez. Et pour gagner, il faut atteindre cette condition avant qu’un joueur ne se retrouve sans carte en main. Car si l’un d’entre vous est bloqué, c’est la fin pour tout le monde. Game over.
Les conditions de victoire varient selon le scénario choisi. Parfois, il faudra libérer plusieurs Éternels, d’autres fois annuler des malédictions, ou remplir une série d’objectifs précis. Et tout ça, avec très peu de cartes en main… donc chaque tour est tendu.
Comment se joue un tour de jeu ?
À votre tour, vous avez deux choix. Soit vous jouez une carte de votre main, soit vous en donnez une à un autre joueur.
Dans la plupart des cas, vous poserez une carte sur l’une des trois rangées du plateau. Chaque rangée fonctionne un peu différemment : l’une vous demande une suite croissante, une autre décroissante , une autre n’accepte que des chiffres pairs, par exemple…Et ça varie selon le palier en cours : les contraintes de rangée changent à chaque fois. En revanche, une règle de base ne bouge jamais : on ne peut jamais poser deux cartes de même couleur ou de même valeur côte à côte.
Si la carte que vous posez atteint l’éternel placé au bout de la rangée, bingo ! Cet Éternel est libéré. Vous récupérez alors toutes les cartes posées sous et éternel et vous pouvez souffler un peu. Mais en contrepartie, cet éternel ajoute une malédiction permanente pour tous les joueurs. Du genre : “interdiction de jouer des 5 ou des 7”. Et ces contraintes s’accumulent. Vraiment. Rapidement.
Heureusement, il existe un moyen de neutraliser un Éternel : en défaussant des cartes selon une combinaison spécifique, vous pourrez poser un joyaux sur lui. Et hop, la malédiction est levée. (Enfin, pour celui-là…)
Si vous ne pouvez pas jouer, ou que c’est trop risqué, vous pouvez choisir de donner une carte à un autre joueur. Attention cependant : chaque échange vous coûte une vie. Vous n’en avez que trois pour toute la partie. Une fois les trois utilisées… plus de transferts possibles. Alors, il faut bien réfléchir avant d’envoyer une carte. Parfois ça sauve la partie, parfois ça précipite la fin.
Quelques infos importantes sur le gameplay :
La gestion de main
Dans Eternal Decks, il n’y a pas de pioche automatique. Une fois vos cartes jouées, elles sont défaussées, et basta. La seule façon de récupérer des cartes, c’est de libérer un Éternel. Du coup, chaque carte que vous posez vous rapproche un peu de la défaite. Et plus la partie avance, plus les contraintes s’ajoutent. Moins vous avez de cartes, plus vous stressez.
C’est un équilibre hyper fragile : avancer, mais sans se cramer nos ailes. Et surtout, éviter à tout prix qu’un joueur n’ait plus rien à jouer. Sinon… défaite immédiate.
Les joyaux :
Ils ne sont pas là juste pour faire joli. Les joyaux vous aident à lever des malédictions.
En les gagnant, vous pouvez annuler les malédictions infligées par les Éternels libérés. Pour les obtenir, il faudra poser certaines combinaisons de cartes dans la Rivière.
Mais attention : pour y parvenir, il faut sacrifier des cartes de votre main. Et on l’a vu, perdre des cartes, c’est dangereux. C’est tout le sel du jeu : trouver le bon timing pour débloquer un diamant, sans mettre toute l’équipe en galère.
La communication limitée
Comme dans The Crew, ici on ne dit pas tout ce qu’on veut.
Vous n’avez pas le droit d’annoncer vos cartes. Par contre, vous pouvez utiliser vos jetons de communication pour indiquer que vous avez une opportunité sur une ligne. Et bien sûr, vous pouvez glisser des phrases floues, comme “J’ai la carte parfaite à poser ici” ou “Ici je ne pourrais pas du tout jouer…”
Seule info que vous devez partager à voix haute : le nombre de cartes qu’il vous reste en main. Ça, c’est non-négociable.
Les scénarios proposent une progression, avec des contraintes et modules qui changent à chaque étape. Vous pouvez aussi créer vos propres scénarios. Et en prime, un livret d’objectifs à cocher vient pimenter vos parties avec des petites missions à valider. (Et ça j’aime beaucoup trop)
Et si vous êtes solo dans votre coin ?
Aucun souci : le jeu se joue aussi en mode solo, où vous gérez trois personnages à la fois. C’est plus cérébral, mais super satisfaisant. Moi qui ne suis pas joueuse solo, j’ai pu apprécier ce solo, en savourant mon addiction du moment !
Un jeu tendu
Eternal Decks, c’est beau, tendu, surprenant. Un jeu qui ne ressemble à beaucoup de jeux, mais à aucun autre en même temps. Avec des choix constants, des sacrifices, des restrictions qui sajoutent, et une victoire toujours arrachée de justesse. Et ça, franchement, c’est grisant.
Maissssss je vous donne mon avis juste après.
Mon avis sur Eternal Decks :
Dès les premières minutes avec Eternal Decks, j’ai ressenti une impression familière. Un petit goût de The Game (alors t’as perdu ? cheh), et une pincée de The Crew. Des règles simples, de la pose de cartes sous contraintes, de la coopération sans un mot ou presque… Bref, un terrain bien connu pour les amateurs de jeux de cartes coop’ à la fois exigeants et accessibles.
Mais Eternal Decks ne se contente pas d’être un énième jeu de cartes coopératif. Il évolue, et le fait vraiment bien. Scénario après scénario, les contraintes s’accumulent, les règles se corsent, de nouveaux éléments viennent enrichir l’expérience… et même si ça le rend un peu plus dense, tout est amené avec douceur. C’est un jeu qui respire l’intelligence et la finesse. On sent une vraie montée en puissance, une volonté de surprendre, de faire réfléchir autrement. Et c’est ce qui m’a totalement fait craquer. Là où d’autres jeux s’arrêtent à un concept fort mais linéaire, Eternal Decks ose complexifier les choses, et ça fonctionne à merveille.
J’ai adoré le stress que procure le jeu à chaque tour. Il faut choisir entre jouer une carte, en donner une, ou attendre le bon moment pour libérer un Éternel. Mais attention, chaque décision a ses conséquences. Une carte jouée, c’est une carte en moins en main. Et si un seul joueur se retrouve sans carte, c’est la défaite pour tout le monde. Alors on calcule, on anticipe, on se coordonne… en silence ! Parce que la communication est ultra limitée, à la façon de The Crew. Quelques jetons, des phrases floues, et beaucoup d’intuition.
Et puis, il y a cette direction artistique. Vraiment, le jeu est magnifique. Le noir profond du tapis, les jetons en bois, les cartes aux finitions soignées, les Éternels aux illustrations mystérieuses et colorées… L’univers visuel est fort, presque envoûtant. C’est à la fois sobre, original et immersif. Un vrai parti pris artistique, et ça fait du bien.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. La boîte est mal fichue et la mise en place est un poil longue, surtout si on veut juste se faire une petite partie rapide. Et comme le jeu évolue beaucoup, il demande un peu d’implication à chaque début de partie. Il faut s’investir un minimum, être prêt à enchaîner les scénarios, à revenir, à creuser dans les règles certains points un peu flous des nouveaux modules.
En résumé ? Eternal Decks, c’est une pépite coopérative, tendue comme il faut, belle, exigeante, mais jamais frustrante. Un jeu qui récompense l’attention, la coordination et l’adaptation. Une vraie belle découverte qui se savoure dans la durée. Et clairement, l’un des meilleurs jeux du genre que j’ai eu entre les mains ces derniers temps.